. Les trésors mégalithiques
La présence d’une pyramide de pierres de corail taillées sur l’atoll de Temoe, celle de géants de pierre d’en haut d’Akamaru, celle d’un énorme cylindre de corail monté en haut du col principal de Mangareva et les constructions immergées encore visibles à marée basse dans les baies de cette même île, indiquent que les Iles Gambier vécurent la même histoire que l’Ile de Pâques, les Tonga ou même la Micronésie et la Bretagne : une vie à une époque interglaciaire, donc remontant à bien avant le 12ème siècle, comme Michel et Catherine Orliac le concluaient de leurs travaux archéologiques en 2001.
Rappelons-nous également que le To’o a été retrouvé, éventré et vidé de ses reliques, dans la grotte tapu d’Agakauitai, Te ana te Tea, située sous une montagne en forme de gorille. Nous nous interrogerons alors sur cette forme bien caractéristique de gorille qu’a la montagne sacrée d’Agakauitai au centre de laquelle, jusqu’en 1834, les corps sans vie des grands chefs Akariki étaient déposés momifiés dans des pirogues funéraires, la population leur rendant hommage régulièrement.
Les sommets des Iles Gambier
semblent avoir pu servir de promontoires majestueux à une civilisation très ancienne.
Si tel est le cas, il serait intéressant d'étudier l'origine de ces pierres gigantesques, aux allures majestueuses, disposées sur les sommets d'Akamaru, alignées avec l'île Agakauitai où reposaient les momies des grands chefs Akariki. Nous remarquerons d'abord que cette ancienne presqu'île de Taravai est visible aussi des sommets de Mangareva, des Monts Duff et Mokoto.
Il sera alors intéressant aussi d'étudier cette montagne d'Agakauitai qui renferme la grotte funéraire tabou (tapu) Te ana te Tea et qui a une forme très caractéristique de gorille, ce lieu sacré de sépulture étant lui-même le point de mire des levers et couchers de soleil pour connaitre exactement les jours de solstices.
1- LA GRANDE ÎLE MANGAREVA
à gauche, les Monts Duff (441m) et Mokoto (423m)
Aujourd'hui, le millier d'habitants de l'Archipel habite surtout Mangareva et principalement la ville de Rikitea. Il ne reste que bien peu de traces des nombreux marae et villages d'avant 1834 organisés sur les 4 îles, remplacés alors par quelques églises et constructions diverses en pierre de l'époque missionnaire.
Monsieur Vai Gooding administre l'Archipel depuis 2014, succédant à Madame Monique Richeton présente le 5 décembre 2011 chez Monsieur Pakaiti lors de la découverte des croquis de leurs ancêtres.
Mateo Pakaiti au sommet du Mont Mokoto, avec vue au loin sur Akamaru, l'île au géant / moai majestueux / pièce centrale de ce document.
Ces rochers du Mont Mokoto sont identiques à ceux que nous étudierons plus bas pour les sommets d'Agakauitai. Il est intéressant de voir ci-dessus l'usure de la roche depuis la formation des îles qui débuta il y a 25 millions d'années, les 4 îles n'en formant qu'une à chaque période glaciaire.
Mont Duff
Le Mont Duff : le chemin bien connu qui monte au Mont Duff possède quelques vestiges de Marae. Nous voyons aussi sur cette photo que le sommet du Mont Duff possède encore des vestiges mégalithiques de civilisation ancienne.
2- AKAMARU ET MEKIRO
Mekiro se distingue à droite, devant Akamaru.
Si la plupart des marae ont été détruits, les tiki de pierre cassés ou ensevelis dans d'énormes trous creusés à mains d'hommes, ici à Mekiro, le sommet garde quelques pierres.
Claire et Patrick de Pérignon
Vue sur Akamaru : LES DEUX PLATEAUX DE GAUCHE ET DE DROITE
Merci à Benoit, Bianca, Turama et Paul pour cette journée passée à Mekiro.
Akamaru et ses deux plateaux : Nous percevons sur celui de gauche un point sombre qui attira nos yeux depuis l'église de Notre Dame de la Paix située en-dessous et construite sur un Marae :
Nous agrandissions la photo et découvrions ce gardien mystérieux.
Notre Dame de la Paix fut construite en pierre entre 1842 et 1862. aujourd'hui restaurée, elle conserve ce magnifique calice sculpté dans la nacre.
AKAMARU -deux plateaux -
3 - PLATEAU DE GAUCHE
Le plateau et son monticule minuscule
DE gauche à droite, c'est à dire en regardant vers Agakauitai, avec Mangareva à droite.
Trône 1
9 Novembre 2014
dans l'ordre : Stanislas, Claire, Lynn, Rudy et Mateo. merci au photographe...
les petits chiens sont montés comme des chèvres!
Alignement des sommets sur Agakauitai,
sur la grotte tapu (sacrée) Te ana te Tea
où reposaient les momies des Akariki
AGAKAUITAI
Agakauitai, presqu'île de Taravai : à droite, le monticule en forme de gorille.
La grotte tapu se situe sous l'épaule gauche. La falaise est aujourd'hui éboulée, rendant l'accès à la grotte difficile. L'intérieur de cette grotte a été étudié par des archéologues, mais aussi saccagée et pillée par des touristes à la recherche d'objets insolites. Monsieur Jacques Sauvage, historien des Gambier, regrette de n'avoir pas pu aller visiter au-delà de cette première grotte, persuadé que les trésors (piliers de Temple, tiki en bois...) peuvent y avoir été conservés. Mateo, en regroupant les papiers et bouts de ficelles qui restaient à terre à l'avant de la grotte, a sauvegardé sans le savoir un trésor resté jusque là insignifiant : un document prestigieux, les croquis de tatouage des chefs dessinés sur tapa et rassemblés en livret. La présence au milieux de ceux-ci des symboles sacrés de la mission catholique atteste de l'appartenance de ces tatouages au dernier Akariki : Maputeoa (...1814/ 20 juin 1857). L'HISTOIRE révélée intrigue les historiens d'aujourd'hui.
Petit ilôt situé entre Taravai et Agakauita, vu de face et de profil.
PREMIER PLATEAU : ON APPROCHE LE GÉANT DE PIERRE
Trône 2 : Face à Mangareva, au-dessus de l'ancien grand Marae
où se trouve aujourd'hui l'église Notre Dame de la Paix.
AU CENTRE DU PREMIER PLATEAU : LE GARDIEN PROTECTEUR
et ses "cailloux" démantelés...
côté gauche,
vu de face on tourne le dos à Mangareva
à l'arrière
vu du côté droit, on tourne le dos à Agakauitai
Faisons le tour dans le sens des aiguilles d'une montre :
Nous nous trouvons devant une interrogation :
est-ce une explosion sismique ,l'érosion millénaire ou la main de l'homme
qui aurait pu faire naître un tel géant de pierre?
Le même type de pierres se retrouvent
à Cuzco et à l'île de Pâques dans des sites historiques bien reconnus.
Ce site était bien connu des anciens qui avaient construit leur Marae
juste en-dessous au niveau de leurs habitations.
Examinons encore les pierres autour,
toujours dans le sens des aiguilles d'une montre
Quittons notre géant, nous regardons en arrière après avoir traversé une plateforme
la plateforme qui permet d'atteindre le dernier sommet du premier plateau d'Akamaru
un nouveau sommet nous surprend à son tour :
Cet ensemble de "cailloux" se trouve en-dessous du dernier sommet que nous devons atteindre pour redescendre vers le second plateau. Une étude permettrait de savoir là aussi si autant la confection que le démantèlement n'auraient pas eu une origine humaine... tiki renversé???
Premier plateau vu dos à Agakauitai, nous allons descendre cette pente pour remonter vers les sommets du second plateau d'Akamaru; cette pente possède aussi ses pierres :
après avoir remarqué la Plateforme (voir plus haut), et ici des traces qui montrerait la main de l'homme ayant pu commencer un travail il y a des millénaires, nous sommes en mesure en parcourant les sommets d'Akamaru de suspecter que le Pacifique fut bien peuplé comme tous les autres continents à une époque où l'homme savait transformer les montagnes et les falaises et transporter des mégalithes de plus de 20 tonnes sur des kilomètres.
Toujours Notre Dame de la Paix en-dessous
Nous restions curieux de savoir ce qu'allaient nous réserver les prochains sommets
La descente nous réserve ses surprises
4- SECOND PLATEAU
Ces cercles de pierres sont-ils tous d'origine naturelle?
Par exemple cel cercle -ci... ne serait-il pas fait de main d'hommes?
Avant-dernier sommet
Des pierres horizontale, comme des trônes sur les pentes
5- LE DERNIER SOMMET NOUS RÉSERVAIT UNE SURPRISE
Construction mystérieuse
Une allée de dalle (ci-dessus)
suit le cheminement qui conduit les sommets vers Agakauitai (ci-dessous)
Agakauitai et Taravai se retrouvent donc bien au bout de ces alignements
Côté opposé au côté construit, lui aussi semblant être structuré.
6- UN ÎLOT ET UNE CONSTRUCTION...
Un îlot à gauche de la baie,
un parc en pierre à l'intérieur de la baie
Il existait aux îles Gambier de nombreuses constructions faites à base de pierres (silo à popoi) qui servaient à conserver le fruit de l'arbre à pain pour les périodes de disette. L'Archipel a la chance d'avoir pu conserver le grand silo communautaire. Ces silos sont décrits par Gilbert Cuzent venu aux îles Gambier en 1858 dans son livre "Voyage aux îles Gambier" P.60, livre facile à lire et de libre accès sur internet en cliquant sur le lien : https://archive.org/stream/voyageauxlesgam00cuzegoog/voyageauxlesgam00cuzegoog_djvu.txt
Le parc ci-dessus, dit "parc à poisson" peut dater d'une époque reculée où la mer s'était reculée, comme tout autour de Mangareva où de nombreuses constructions n'apparaissent qu'à marée basse, et alors ne pas avoir été un parc à poissons. Une étude géologique serait bien nécessaire pour retrouver l'histoire vécue par ces îles perdues dans le Grand Océan à ces époques reculées où partout dans le monde les Peuples érigeaient des géants de pierre, et ceci aux périodes dites glaciaires ( où les mers étaient plus basses de 120 mètres).
L'Archipel des Gambier était alors une grande île sans lagon à l'image de l'île de Pâques aujourd'hui.
Silo à popoi communautaire situé à proximité de la cathédrale de Rikitea, donc du grand Marae de l'Akariki et petit silo familial situé à Akamaru, qui aurait pu servir ensuite de prison à l'époque missionnaire?...
7- CONCLUSION
Des croquis de tatouages révèlent une histoire ancienne très en rapport avec celle des Civilisations amérindiennes et égyptiennes. Nous découvrons également que les sommets d'Akamaru bien que très érodés et désorganisés semblent avoir été le siège de grandes Civilisations.
La littérature parle de constructions équivalentes à Rapa iti aux îles Australes, à Pitcairn... elle parle également du passage de l'amérindien Tupa (ou Tupac) à Rurutu aux australes, à l'île de Pâques et aux Gambier.
Le volcan Poike, aujourd'hui non ouvert à la visite, possède une grande falaise sculptée de pirogues égyptiennes.
Nous faisons appel ici à tout chercheur passionné d'histoire ancienne qui comprendrait l'intérêt d'étudier plus encore les trésors des îles Gambier.
Je dois ici remercier Mateo Pakaiti et Monique Richeton de leur confiance à me confier ces recherches, recherches que je ne pensais pas devoir accomplir moi-même. Je redonne ici cette responsabilité à faire connaître et à faire étudier aux habitants des îles Gambier eux-mêmes, en sachant que les premiers intéressés pourrait bien être Monsieur Gaston Flosse, Madame Richeton, Monsieur Vai Gooding et le ministre de la Culture de Polynésie qui remplace aujourd'hui Madame Tahiata.
C'est par admiration devant la finesse des dessins des croquis de tatouage, et surtout pour rendre hommage à Maputeoa (que j'ai découvert en lisant les livres conseillés par Jacques Sauvage) que j'ai persévéré à aider mes amis des Gambier. Les Gambier et Temoe intéressaient déjà l'archéologie, vont-elles intéresser aujourd'hui la paléontologie ?
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