Les îles Gambier, un Musée d'Histoire pour l'Océanie

Les îles Gambier, un Musée d'Histoire pour l'Océanie

. Constructions immergées

Toutes les côtes littorales de Mangareva possèdent

des constructions immergées à Marée Haute.

J'avais pris connaissance dans mes lectures d'au moins deux allées de pierres, qui, elles,

étaient immergées à Marée Basse sur les côtes littorales de Mangareva;

me souvenant que l'une d'elles se situait à la pointe Nord de Gatavake

et une autre à l'opposé de l'île, proche de chez mes amis Henri Jacquot et Linda Tarano. 

J'ai pu, en les recherchant à marée basse découvrir la seconde dont certaines pierres sont sculptées :

 

https://static.blog4ever.com/2015/04/801019/Gambier_--poque_glaciaire_1.JPG   à marée basse : allée de dalles plates, immergées sous 50 cm d'eau. 

proche de l’alignement d'Atirikigaro étudié par Michel Orliac en 2001, qui lui, est très visible à marée basse. 

Nous allons dans un premier temps partager les résultats de l'étude de Michel Orliac,

sachant qu'elle porte sur les éléments non immergés à marée basse.

 

Des structures immergées à Marée Haute :

1- Étude des trois sites choisis par Michel Orliac

et datation de ces structures qui émergent à marée basse :

 

Michel Orliac étudiait trois sites du 10 mai au 13 juin 2001 dans le but de réaliser un "sauvetage patrimonial"*:

Chacun connait, aux îles Gambier, Michel Orliac, archéologue, chercheur et écrivain spécialisé dans l'environnement de la fin de l'époque glaciaire, pour son travail qu'il vint effectuer en 2001 à Mangareva

Notons d'abord ici les amis des Gambier qui, intéressés par ses travaux de recherche, l'ont guidé dans ses fouilles : Monika Richeton, Caroline Mamatui et Jacques Sauvage, Bruno Schmidt, Dominique Devaux et "pépé" Daniel Teakarotu, Mariette Paemara et sa fille Maria (à Rikitea), Monsieur Apu et Madame Tori (à Gatavake), Monsieur et Madame Adèle Fernandez à Atirikigaro. 

Je ne sais pourtant si l'un ou l'autre aura pu lire le compte-rendu de ses travaux comme la plupart des personnes que j’interrogeais en 2014 n'avaient pas pris connaissance de ses conclusions.  Je vais ici vous présenter un résumé de ce travail intitulé "Bois de feu des îles Gambier"  dans lequel Michel Orliac parle de nombreuses "structures construites à l'aide de grosses pierres (de 0,5 à 1m de grand axe), dont la particularité est d'être totalement submergées à marée haute et bien visibles à marée basse. Selon les lieux, il s'agit de structures quadrangulaires aux murs à double parements, ou d'alignements. Ces derniers peuvent être simples, doubles, parfois multiples. Longs d'une cinquantaine à une centaine de mètres, parfois discontinus, ils sont parallèles à la côte, à une distance comprise entre une dizaine et une trentaine de mètres de celle-ci. Les Mangaréviens que j'ai questionnés ignorent la fonction de ces alignements"; et Michel Orliac ajoute : " si l'utilité de ces alignements était de constituer des brise-lames destinés à protéger les berges, leur construction remonte à une époque où l'île était plus haute d'au moins un demi-mètre". (où la mer plus basse de plus de 50 cm).... "Le long de la côte est de Mangareva, nous avons découvert des sites enfouis à presque toutes nos haltes".  

* "sauvetage patrimonial"  Bois de feu des îles Gambier : Mission officielle de Michel Orliac en Avril-Mai 2001 P.5 

Découvrons la conclusion des travaux de Michel Orliac :

 

"BOIS DE FEU AUX ÎLES GAMBIER"

"Recherche et étude de traces de charbon de bois

ayant servi à des fins culinaires à des périodes lointaines".

 "étude de limons au niveau des structures lithiques plus ou moins immergées"  

 

  1- Dans la baie de Gatavake :

-- Un alignement : il se situe à l'embouchure du ruisseau Mata Noi de Toora (baleine), là où se trouvent des niveaux d'habitats enfouis contenant des fragments de végétaux carbonisés. Cet alignement est long d'une soixantaine de mètres, et le sable de l'embouchure était jonché de vestiges d''activités humaines préhistoriques "dégagés et remaniés par l'érosion marine".  

-- Une grande structure rectangulaire, à 100 m au Sud de l'embouchure, totalement submergée à marée haute est proche d'autres niveaux d'habitats contenant des fragments de végétaux carbonisés situés sur un platier de corail recouvert d'eau aujourd'hui.

 -- Une structure rectangulaire de 23 m sur 8 m, complètement noyée à marée haute, à 150 m au Nord des Ruines de la Chapelle Saint-Benoit, dans le lagon qui baigne le jardin de Monsieur Apu et de Madame Tori. Ceux-ci contrairement à ceux que j'ai observé près de chez Monsieur Jacquot et Madame Tarano restent bien visibles à marée basse. Les murs, à double parement ont 1,3 m d'épaisseur. Seule sont restées en place les pierres de sous-bassement, plus lourdes et enfoncées dans la terre.Cette structure contient des vestiges d'occupation ancienne.

-- Des objets de pierre et de coquille façonnés couvrant une surface d'au moins 300 m2 ont pu être sauvegardés par Michel Orliac. 

Note personnelle : Mon ami Jacques Sauvage (malheureusement décédé aujourd'hui), m'en a présenté de sa collection; nombreux sont également les habitants de l'île, en plus de la municipalité, qui ont su également en conserver . 

 

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   2 - Des côtes littorales où partout un sable basaltique a recouvert un sable corallien :

A Gatavake/Toora, comme dans la baie de Rikitea, (15 m au Nord de Chez Mariette Paemara), nous retrouvons la présence de sable corallien vers un mètre de profondeur (substrat sableux horizontal) sous un dépôt de pente faible (colluvion) faite de grains de basalte altéré. "la mise en place de ce "dépot de pente" sans pente est, à Rikitea comme à Toora, paradoxale.

"La mise en place de ces sédiments superficiels, dépôts dits "de pente" reposant sur des surfaces horizontales ou même à contre-pente, à plus de 100 m des reliefs, dans toutes ces baies de Mangareva ... peut indiquer un travail humain intense à une époque reculée associé à l'action naturelle parfois cataclysmique environnementale". 

 

Note personnelle : Il me faut ici, montrer un exemple "sauvegardé " de ce travail humain intense, à moitié immergé 

conservé à proximité d'Atirikigaro, à la pointe Mataihu, qu'ont tenu à me montrer mes amis Linda Tarano et son mari Henri Jacquot :

 

   https://static.blog4ever.com/2015/04/801019/mangareva_datation_immerg--_1.JPG   https://static.blog4ever.com/2015/04/801019/mangareva_datation_immerg--_2.JPG   https://static.blog4ever.com/2015/04/801019/mangareva_datation_immerg--_3-.JPG

 

    3- Dans la baie d'Atirikigaro :

-- Un alignement de 150 m (en deux parties de 65 et 90 m séparées d'une interruption de 39 m) et éloigné de 5 à 10 m de la berge dont il suit la courbure, totalement immergé à marée haute : situé à 100 m au Nord de la pointe Magare Rai, sur la terre Vai a Honu. Cet alignement se ferme au Nord par un autre, perpendiculaire, qui rejoint la berge.

-- Dans la berge, sous la route, à plus d'un mètre de profondeur, l'étude indique une structure très bien conservée constituée par deux rangées superposées de pierres posées à plat (pavage d'un paepae ?) ainsi qu'une autre dite "de combustion" (four), surmontée de deux pierres horizontales de 70 cm de grand axe et 2 cm d'épaisseur qui oblitéraient la fosse, ces deux structures étant immergées à marée haute. 

Michel Orliac peut conclure déjà : "La datation au C14 des fragments de végétaux carbonisés, la submersion à marée haute, l'érosion de la berge, l'absence de tout document attestant de la présence européenne sont les indices qui situent le fonctionnement de ce four vers le 17è/18è siècle".

 

Mais le plus important à savoir et à faire confirmer plus précisément par les géologues bien-sûr :

 

Catherine Orliac a pu commencer à étudier la composition de cette flore des Gambier

confirmant un peuplement un peu antérieur au 12ème siècle.

et avec son mari, ils ajoutaient  : 

"En revanche, la présence de nombreux taxons... révélerait un peuplement nettement plus ancien".

 

-- à quelques centaines de m de l'alignement précédent, se trouve un mur rectiligne à double parement long de 90 mètres, divisé par 5 murs othogonaux  (sur la terre  Kai Ue), qui de même est immergé à marée haute. l'ensemble forme ainsi 4 structures certainement quadrangulaires, leur quatrième mur probablement enfoui sous la berge. "ces structures monumentales, qui disparaissent à marée haute, ont été construites à un moment où le sol de la plaine côtière était plus haut d'environ un demi-mètre.

-- Face à ces 4 anciennes habitations, côté montagne, au milieu d'un fouillis d'hibiscus, se trouve une plate-forme cérémonielle en bon état de conservation.

 

Retour sur le site internet des Iles Gambier

 



20/07/2017
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